Robert SPIELER - RIVAROL N° 3157 du 2 octobre 2014
JEAN-MARIE Le Pen et l’homme de télévision Serge Moati ont des relations courtoises, voire amicales, bien que ce dernier soit juif et de gauche. Mais il faut le reconnaître, il s’est toujours montré correct avec le Menhir. Moati vient de sortir un livre, Le Pen, vous et moi, dans lequel il relate quelques souvenirs.
“ÇA PROUVE QU’ON NE FOURRAIT PAS TOUT LE MONDE DANS LES CHAMBRES À GAZ”
Lors d’un entretien avec le président d’honneur du FN, ce dernier lui pose la question : « Pardon, mais vous m’avez bien dit que votre père avait été en camp de concentration ? » Ce à quoi l’auteur du livre aurait répondu : « Oui, en Allemagne ». « Il est mort ? », aurait ensuite poursuivi le père de Marine Le Pen. « Non, sinon je ne serais pas là », aurait expliqué le journaliste. Et Jean-Marie Le Pen d’ajouter : « Alors, vous voyez. Il en est sorti, ça prouve qu’on ne fourrait pas tout le monde dans les chambres à gaz. Vous en êtes la preuve vivante, si j’ose dire… » Serge Moati ne raconte pas l’effet que ces propos ont eu sur lui mais conclut : « Je suis vraiment allé à la rencontre d’un facho qui est ensuite devenu mon facho ». Bref, le juif Moati a son bon facho, comme tout facho a son bon juif…
CONDAMNÉ POUR S’EN ÊTRE PRIS AUX “DESCENDANTS D’ESCLAVES”
Le député UMP du Var Jean-Sébastien Vialatte a été condamné à 2 000 euros d’amende et 4 000 euros de dommages et intérêts par le tribunal correctionnel de Paris pour un tweet qui s’en était pris aux « descendants d’esclaves ». Il avait réagi, en mai 2013, aux violences intervenues lors de la célébration du titre de champion de France de football du PSG et avait twitté : « Les casseurs sont sûrement des descendants d’esclaves. Mais ils ont des excuses. Taubira va leur donner une compensation. » Du coup deux associations, Collectifdom et Alliance noire citoyenne (ANC), s’étaient constituées partie civile et réclamaient à Vialatte 10 000 euros de dommages et intérêts. Le tribunal a considéré que les propos de Vialatte visaient « l’ensemble de la communauté noire » et « ne pouvaient être légitimés par le débat libre d’opinion, d’idée ». Quelle pesante tyrannie !
NEUILLY ANTISÉMITE ?
Le site ultra-sioniste Dreuz.info s’en étrangle d’indignation. Voici ce qu’il écrit : « A Neuilly-sur-Seine, le maire Jean-Christophe Fromantin (UDI) a décidé d’exclure les élus juifs du prochain conseil municipal en le fixant le soir de Rosh Hashana » (Le nouvel an juif. Nous sommes en 5775). Et il l’accuse d’avoir « agi en toute connaissance de cause ». Un conseiller municipal juif lui avait demandé, par courriel daté du 20 juillet, d’en modifier la date. Refus du maire. L’auteur du libelle poursuit, disant qu’« il se produit en France, des actes antisémites vraiment très graves ». Y compris, sans doute dans son esprit, à Neuilly… Et il ajoute ces fortes paroles : « On regrettera bientôt l’époque où l’antisémitisme faisait l’effort de se déguiser en antisionisme ». Suit une petite menace, comme ça, en passant : « Cela n’est pas très bon pour l’image de l’UDI ». D’autant, poursuit-il, que la collègue UDI du maire, Sylvie Goy Chavent (Goy… Ça ne s’invente pas), qui défend la cause des animaux, a « un grand respect pour les Israéliens », car, lisez bien et sans rire ce puissant argument, « Israël fut le premier pays au monde, en août 2003, à interdire le gavage des oies pour produire le foie gras, et s’apprête à interdire le négoce de la fourrure ». En revanche, le massacre à grande échelle de Palestiniens sans défense est, lui, toujours à l’ordre du jour. Quant à Sylvie Goy, elle aussi se trouve malgré tout dans le collimateur : elle entend faire interdire l’abattage rituel, donc casher. Et ce n’est pas tout : la sénatrice était l’auteur d’une loi destinée à boycotter certains produits israéliens. Neuilly, nid d’antisémites ?
SARKOZY À JUPPÉ : “MAIS JE VAIS TE TUER”
Sarkozy a déclaré récemment, au sujet de Juppé, dans son interview à France 2 : « C’est un ami, un partenaire, un compagnon, j’aurai besoin de lui ». Pure hypocrisie, pur mensonge. Le Canard Enchaîné raconte, reprenant les témoignages de l’entourage de l’ancien Premier ministre, que leur entrevue du 3 septembre dernier s’est plus que mal passée. Florilège de propos de Sarkozy à propos de Bayrou qui s’est rangé derrière Juppé dans la perspective des primaires destinées à départager les candidats de “droite” à l’élection présidentielle, « Je ne sais pas s’il t’apporte son soutien pour t’emmerder ou s’il est con à ce point-là » ; « Ce n’est pas une épine que tu as dans le pied, c’est le baiser de Judas » ; « Je ne comprends pas pourquoi tu t’obstines à vouloir être candidat à la place de ton ami Bayrou ». A propos de la primaire de la droite et du centre, Juppé promet un « conflit dur » si Nicolas Sarkozy venait à l’outrepasser. Fureur de l’ancien président qui lâche : « Mais je vais te tuer ». Réplique de Juppé : « Tu sais où me trouver ». On n’a, décidément, pas fini de nous amuser…
ÉPOUVANTABLE MARINE LE PEN
C’est notre confrère Minute qui raconte l’histoire. Marie d’Herbais est cette belle blonde qui assurait les interviews hebdomadaires de Jean-Marie Le Pen, sur le site du Front national. Le président d’honneur, qui avait été invité par sa fille à se faire voir et entendre ailleurs, suite à ses propos sur la “fournée” en juin dernier, a depuis ouvert son propre site, où il continue à être interrogé par Marie d’Herbais, qui fut une amie intime de Marine Le Pen. Cela s’apparente apparemment dans l’esprit de cette dernière à de la haute trahison. Du coup, Marie d’Herbais, qui avait déposé sa candidature au comité central du FN pour le renouvellement de fin novembre, vient de renoncer, avec cette explication livrée sur Facebook : « Je retire ma candidature au comité central du Front national. J’ai croisé ce jour notre présidente qui a refusé de me saluer. Il est bien entendu que je continue le blog de Jean-Marie Le Pen. Amen. »
AQUILINO MORELLE TRAITE HOLLANDE D’“ENFOIRÉ”
On se souvient d’Aquilino Morelle qui occupa pendant près de deux ans un bureau, à deux pas de celui de Hollande. Il était son conseiller politique et responsable de la communication. Il fut démissionné de ses fonctions le 18 avril, au lendemain de la parution d’un article de Mediapart, le site d’Edwy Plenel, qui révélait ses accointances avec des laboratoires pharmaceutiques, alors qu’il était à l’Inspection générale des affaires sociales. Il était en plein conflit d’intérêt. On apprit par la même occasion ses goûts de luxe, illustrés par la convocation d’un cireur de chaussures dans son bureau à l’Elysée. François Hollande n’apprécia guère le scandale et lui dit, selon le Nouvel Observateur : « Ils ne vont pas te lâcher. Ils seront comme un chien après un os. On ne va pas y arriver », avant de soupirer : « Quelle bêtise. Pourquoi diable as-tu fait venir ce cireur, pourquoi ne pas avoir demandé cela à ta femme de ménage ? » Réponse d’Aquilino Morelle : « Et toi tu n’as jamais fait de connerie, peut-être ? Aller te faire gauler rue du Cirque, avec ton casque, comme un débutant. » Commentaire du conseiller déchu : « François se comporte avec moi comme avec Valérie (Trierweiler), incapable d’assumer une rupture qui était aussi d’ordre affectif. » Morelle n’hésite plus aujourd’hui à traiter le Président d’« enfoiré » et prépare lui aussi un livre destiné à paraître en fin 2015. Ça promet !
J.M. LE PEN “CONTRE LES ATTAQUES BARBARES” QUE SONT LE RAP ET L’ART CONTEMPORAIN
Dans un entretien donné à notre confrère Présent, le mercredi 24 septembre, le président d’honneur du Front national dévoile ses goûts musicaux. Il vilipende le rap et vante la « chanson populaire française » et la « poésie populaire qui, par le vecteur de la musique, gagnait l’esprit de l’immense majorité de nos concitoyens ». Pour ce qui est du rap, rappelons-nous ce que disait le grand chanteur de jazz, Ray Charles : « Le rap, ce n’est pas de la musique, c’est du bruit ». Le leader frontiste évoque notamment ses souvenirs quand il dirigeait une société d’édition de disques, la Serp. Interrogé sur le disque qui lui laisse « le meilleur souvenir » parmi ceux qu’il a édités, Jean-Marie Le Pen répond : « Pour moi, celui qui est le plus émouvant est celui consacré aux Poèmes de Fresnes de Brasillach récités par Pierre Fresnay ». Il raconte : « Lors de l’enregistrement, quand les techniciens qui ne connaissent pas ces textes entendent Le Testament d’un condamné, ils pleurent. C’est un souvenir extraordinaire. J’ai pu faire entendre ce disque à la mère de Robert Brasillach, chez sa sœur et son beau-frère ». Le Pen évoque les nombreux disques qu’il a édités : discours de De Gaulle, de Mitterrand, marches militaires, discours papaux ou chants du Front populaire. Il déclare rétrospectivement : « C’était une défense contre les attaques barbares que sont le rap et autres manifestations délirantes. Je dois vous dire, à ce propos, que je suis très hostile à l’art contemporain en général ».
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