Entretien avec Renaud Camus
Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, a proposé de revenir sur le regroupement familial. Aussitôt retoqué par François Hollande… C’était pourtant une proposition courageuse, non ?
Manuel Valls donne parfois l’impression qu’il soupçonne vaguement quelque chose, qu’il n’a reçu qu’une demi-dose d’hébétude politicienne, qu’il est turlupiné par un souvenir confus de la réalité. Mais quel courage il lui faudrait pour sortir du lit du mensonge, pour s’extraire de ce que j’appelle le faussel, le réel à l’envers, le règne du faux ! Je crains pour lui un destin de Sarkozy de gauche, ce qui pourrait être encore pire qu’un Sarkozy de droite.
La video sur une arrestation musclée à Joué-Lès-Tours a été vue près de deux millions de fois sur Youtube. Le Cran parle d’agissements d’une police « coloniale ». Que cela vous inspire-t-il ?
Je crois qu’il est urgent pour nous de récupérer la référence coloniale, de même qu’il est urgent de récupérer la morale. La morale est de notre côté, pas du leur, serait-ce seulement parce qu’ils sont obligés de mentir en permanence pour faire passer pour désirable leur monde de violence, d’hébétude, d’effondrement culturel et spirituel. Et pareillement les colonisés, aujourd’hui, c’est nous, ce n’est pas eux. Les indigènes aussi bien sûr. Je ne sais pas exactement ce qu’il en est de Joué-lès-Tours et je n’approuve pas les violences policières, quand elles peuvent être évitées. Nous devons garder notre in-nocence, sauf quand il s’agit de préserver l’in-nocence. Mais s’il y a une police coloniale aujourd’hui, c’est bien plutôt les milices racaille qui font régner l’ordre sensible, ce chaos, dans les quartiers sensibles et qui imposent leur économie parallèle dans les Territoires occupés. Je suis poursuivi par le Mouvement pour le Remplacement Accéléré du Peuple pour avoir désigné la nocence comme l’instrument du Grand Remplacement. Pour tourner les choses autrement, disons que la racaille est l’infanterie coloniale de la conquête en cours.
Moubarak libéré – mais assigné à résidence. Mohammed Morsi toujours détenu. Un retour à l’Egypte d’avant la « révolution » ?
Oh je ne sais pas. J’avoue que j’ai tendance à m’en désintéresser. Soyons amis des amis de la liberté et de l’État de droit mais, pour le reste, laissons les faire ce qu’ils veulent. Je suis de plus en plus partisan du divorce : on met fin à la colonisation ici et, chez eux, on les laisse se débrouiller entre eux. Seul obstacle, si j’ose dire, à ce beau plan, les chrétiens d’Orient, qu’on ne peut pas abandonner à leur sort atroce. Peut-être faudrait-il créer pour eux un deuxième Israël, un Israël chrétien, au Liban par exemple, un grand Liban, ce qui serait renouer avec de très anciennes traditions ?
Le week-end prochain, vous organisez une réunion de travail qui devrait voir naître la »Confédération du non » (au changement de peuple et de civilisation). Qu’en espérez-vous concrètement ?
Quelque chose d’énorme : que tous ceux qui sont convaincus comme moi que le problème capital de notre pays et de notre continent c’est le changement de peuple et de civilisation, le Grand Remplacement, que tous ceux-là acceptent de mettre de côté leurs querelles pour s’unir ou plutôt se confédérer en un vaste front du Non, que pourraient rejoindre directement les hommes et les femmes qui pour une raison ou une autre ne se reconnaissent dans aucun des mouvements à confédérer mais qui, face à l’urgence mortelle, sont résolus à lutter pour empêcher la disparition en cours de nos cultures, de nos modes de vie, du visage de nos rues, de la configuration de nos territoires, bref des diverses identités nationales de l’Europe, à commencer bien sûr par l’identité française. Dans les grands moments de l’histoire des individus et des peuples, je le répète, ce n’est pas le oui qui est affirmatif et qui représente une adhésion à la volonté et à la vie, c’est le non. Jeanne d’Arc a dit non, de Gaulle a dit non, il s’agit pour nous tous de dire non comme eux, à leur exemple.