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Du dialogue aux Protocoles prémonitoires

Par Yvan Benedetti,
Directeur de Droite Ligne

On me reproche de citer les Protocoles des sages de Sion, vieux texte de référence de la propagande antisémite. On sait que ce brûlot, un des succès d’édition de l’entre-deux-guerres fut confectionné par le socialiste Urbain Gohier à partir du texte de Maurice Joly Dialogues aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, un pamphlet publié depuis la Belgique sous le Second Empire pour dénoncer la censure d’État sur la presse. Ce pamphlet concourut-il à faire chuter Napoléon III au même titre que La Lanterne d’Henri Rochefort ? Rien n’est moins sûr… Toujours est-il que l’auteur, dans sa rage à démonter la mise en place d’un régime qui préfigure ceux du XXe siècle, imagine tous les moyens dont se doterait le dictateur ultime pour asseoir sa domination sur un peuple sans recours face à la destruction de toutes ses défenses naturelles.

Urbain Gohier, pacifiste enragé qui s’était illustré dans la dénonciation du militarisme et des horreurs de la campagne de Madagascar, avait viré sa cuti après l’affaire Dreyfus (qu’il jugeait traître à la patrie parce que militaire et non parce que Juif !), et consacra le reste de sa vie à fustiger le capitalisme international qui commençait à éclore. Ce socialiste énergique (c’était avant les théories marketing de la société du «care» chère à Mme Aubry) estimait que la création d’un monde dirigé par ce que ses continuateurs ont nommé la fortune anonyme et vagabonde, destructrice des identités et des peuples qui pourraient lui résister, était le fait d’apatrides, c’est à dire des Juifs. Il imagina donc un Congrès juif mondial où ces derniers, ameutés de tous les pays du globe, venaient concevoir le projet de domination mondiale qu’il leur prêtait. Ce sont les Dialogues de Joly qui lui servirent de trame pour mettre en scène cette planification de hold-up mondial sur les nations.

Tout le monde sait que les Protocoles sont un faux.
Adolf Hitler peu suspect de sémitophilie, le déclare lui-même dans son célèbre Mein Kampf. Depuis, la généalogie des Protocoles a été étudiée de manière scientifique par Henri Rolin dans l’Apocalypse de notre temps, puis par Pierre-André Taguieff qui a laissé sur la question un texte très fouillé.

Je ne suis en aucun cas tenant des théories conspirationnistes d’Urbain Gohier.

J’observe seulement que les moyens imaginés par Maurice Joly comme étant ceux que devrait utiliser un dictateur mondial pour asservir les peuples ont de fait été utilisés : suppression des frontières, des monnaies nationales, mise en œuvre d’une législation internationale, instauration d’une censure d’État sur l’interprétation du passé… Je ne peux manquer de penser quand je vois l’érection de la société mondialisée à ce vieux texte du militant sincère de la liberté qu’était Maurice Joly.

Que j’aie employé le titre des Protocoles au lieu de celui du Dialogue aux enfers donnera sûrement du grain à moudre à tous les psychanalystes de France et de Navarre qui ont bien besoin de faire oublier la récente charge qu’ils ont subie de la part de Michel Onfray. Mais sous sa forme originale ou sous celle détournée par Urbain Gohier, ce texte qui dénonçait la mainmise d’un système autoritaire destructeur des État et des peuples reste pour moi fondamental et la clairvoyance pessimiste de son auteur voilà 150 ans demeure, à mon sens, admirable.

Toutes ces forces agissant de manière non concertée dans la même direction pour des raisons diverses et parfois opposées s’inspirent d’une doctrine non écrite mais présente partout qu’on a appelée le mondialisme. Je dénonce cette idéologie morbide depuis toujours.

Ma comparaison de la situation présente avec les objectifs que l’auteur des protocoles prête aux comploteurs qu’il met en scène s’arrête à cette situation. Pour le reste, le complot juif dont on voudrait me prêter la dénonciation n’est pas un complot – des intérêts convergents s’étant manifesté en faveur de l’instauration d’une société mondiale. L’idéologie mortifère du mondialisme est malheureusement la chose du monde la mieux partagée et ma plus grande consternation est de voir un nombre si important de mes compatriotes céder aux sirènes de l’internationalisme et au messianisme de la société métissée.

Toute cette histoire prouve que je fais de la politique et pas de la communication, que je préfère le fond à la forme. J’ai employé une référence très connotée mais en tant que conseiller municipal de Vénissieux, j’ai vu trop souvent les énormes méfaits du mondialisme sur notre peuple et sur ceux – victimes tout autant – que le système a déracinés pour le faire venir échouer ici…

Les gens à l’esprit indépendant (il en reste en France) ne manqueront pas de relever d’où vient l’attaque. Les anarchistes en peau de lapin de Charlie-Hebdo déjà récemment discrédités par leur affaire avec Siné viennent de prouver une nouvelle fois qu’ils sont les valets du système politico-médiatique en place. Qu’ils aient choisi de faire figurer à la une du numéro qui m’incrimine une caricature de Sarkozy en fou du roi (qui remplacerait les récents épurés de France inter) est assez amusant. Ce sont eux qui amusent le système ; système qui se laisse un peu titiller, tant qu’on est d’accord avec lui sur l’essentiel : la mondialisation et la destruction des nations.

(*) Yvan Benedetti, directeur de Droite Ligne et du site Jeune nation, militant nationaliste exemplaire et conseiller municipal FN de Vénissieux, s’est vu dernièrement accusé par Charlie Hebdo d’avoir meployé comme réfférence les contreversés Protocoles des sages de Sion.


Source : Altermedia

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