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INED : "Quantité d'études ne sont pas faites pour ne pas donner de grain à moudre au FN"

Entrevue avec Michèle Tribalat, directrice de recherche à l’Institut national d’études démographiques, et auteur de Les Yeux grands fermés, l’immigration en France (Denoël), l’ouvrage ayant servi de base statistique au dernier chapitre du livre d’Eric Zemmour, Mélancolie française (Denoël) :

«En France, on fait très peu d’enquêtes sur autre chose que la diversité et les discriminations, dit-elle. À deux reprises, j’ai fait des estimations de l’importance démographique des populations d’origine étrangère étalées sur trois générations et j’ai fait un calcul pour estimer ce qui se serait passé sans l’immigration. On m’a aussitôt rangée dans les camps des supporteurs de Le Pen. (…)

Il y a en France, dit-elle, des banlieues, comme La Courneuve et Clichy-sous-Bois, qui sont désertées par ceux que l’on n’ose plus appeler les «Français de souche», où trois enfants sur quatre sont d’origine étrangère et où les populations n’ont souvent pas besoin de parler français dans la vie quotidienne.

“Ce n’est pas le peuple d’ici qui intéresse la gauche, c’est celui qui vient d’ailleurs”

Comment expliquer ce discours unique? Entre autres choses, par le fait que les partis sociaux-démocrates ont changé de clientèle. «Ce n’est plus le petit ouvrier blanc qui les intéresse, dit Mme Tribalat. C’est le peuple martyr. La grande cause aujourd’hui, c’est la cause des sans-papiers. C’est une transformation incroyable. Ce n’est pas le peuple d’ici qui intéresse la gauche, c’est celui qui vient d’ailleurs.»

Mme Tribalat voit se dessiner une curieuse alliance entre cette nouvelle gauche et le patronat qui s’entendent pour abattre les frontières et favoriser la liberté de circulation. (…)

Il y aurait un racisme latent qui n’attendrait que l’occasion pour se manifester en fonction des informations qu’on lui donne, dit-elle. Si la population pense que l’immigration est un désastre, il faudrait donc lui prouver à tout prix que c’est formidable. Autrement, on risquerait de remuer ce qu’il y a de plus vilain dans le petit peuple. Résultat : quantité d’études ne sont pas faites pour ne pas donner de grain à moudre au Front national.»

Source : François Desouche

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