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Deux listes "anti-minarets" en Lorraine et Franche-Comté

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Robert Spieler, un régionaliste alsacien d'extrême-droite.

Le Monde du 19 février 2010

Abel Mestre et Caroline Monnot

 

Opération marketing à l'extrême droite. Deux listes aux élections régionales, l'une en Lorraine, l'autre en Franche-Comté, rassemblant des déçus, exclus et dissidents du Front national, ont décidé de surfer sur la votation suisse du 29 novembre 2009 qui a interdit la construction de nouveaux minarets dans la Confédération helvétique.

 

Estampillées "Non aux minarets" en Lorraine et "Ligue comtoise-non aux minarets" en Franche-Comté, ces listes regroupent des membres de la Nouvelle Droite populaire (NDP), de Robert Spieler - un régionaliste alsacien d'extrême droite -, du Parti de la France (PdF) de Carl Lang et du Mouvement national républicain (MNR) d'Annick Martin. Enregistrées par les préfectures de régions, ces listes ont pour unique but la dénonciation de "l'islamisation" de la France et la transformation de "cette élection en référendum local contre les minarets et (...) contre l'islamisation de notre société".

 

"Slogans "radicaux""

 

"Les gens qui vont voter pour un mouvement comme le nôtre, qui n'est pas très connu, ne nous attendent pas sur le plein-emploi. Le thème qui mobilise dans nos milieux, c'est l'islamisation, indique ainsi, Roland Hélie, de la Nouvelle Droite populaire. Si on veut percer, il faut des slogans "radicaux" qui correspondent à ce que pensent nos électeurs potentiels." La NDP participe au réseau européen "Villes contre l'islamisation" lancé en janvier 2008 par Filip Dewinter, leader et député du Vlaams Belang, le parti flamand d'extrême droite.

 

Le dépôt de ces deux listes régionales a déclenché les protestations de l'association antiraciste MRAP qui, dans un communiqué, mercredi 17 février, indique que "l'objet de ces listes est manifestement illicite, puisqu'elles adoptent pour seul programme la discrimination sur une base religieuse". Le MRAP rappelle que "ces documents peuvent et doivent être attaqués en justice si des propos constitutifs de l'incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination envers un groupe de personnes, défini par leurs origines ou leur appartenance à une religion déterminée, y sont tenus."

 

Pour Carl Lang et son Parti de la France, pourtant allié à la NDP et au MNR - l'ancien parti de Bruno Mégret -, "l'islamisation est un thème parmi d'autres". Présentant en son nom propre 4 listes - en Basse et Haute Normandie, Centre et Picardie -, le PdF entend "s'incruster dans le paysage politique français", selon M. Lang. Il soutient par ailleurs Jacques Bompard, allié aux identitaires, dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

 

Ancien secrétaire général du FN, Carl Lang a été exclu du parti de Jean-Marie Le Pen en 2008. Il avait alors été rallié par d'ex-cadres frontistes comme Bernard Antony de Chrétienté-Solidarité, Martial Bild ou encore Fernand Le Rachinel - longtemps imprimeur du FN et aujourd'hui son principal créancier. Pour autant, lors des européennes de 2009, M. Lang, qui se présentait dans la grande circonscription Nord, face notamment à Marine Le Pen, n'a récolté que 1,52 % des voix. Un score que Carl Lang considère comme normal pour un parti naissant et qui ne le décourage pas de vouloir se présenter en 2012.

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