Guillaume Faye, [J'ai tout compris - Lettre de désintoxication]
Dans son dernier essai, que nous incitons tous nos abonnés à acquérir d’urgence, Le théâtre de Satan, Maître Éric Delcroix a parfaitement analysé la dérive perverse du droit actuel qui consiste à abandonner l’impartialité et l’objectivisme du droit positiviste français au profit d’un retour à une justice subjective et morale, néo-médiévale et floue, soft-totalitaire et régressive, anti-laïque et para-religieuse, qui condamne selon des critères partiaux tous les pécheurs (les Salauds) opposés à « la super idéologie du droit-de-l’hommisme ». Il démontre comment l’arsenal des lois dites « anti-racistes » est une machine de guerre (et un prétexte) contre la liberté d’expression de tous ceux qui, en réalité, s’opposent à la vulgate.
La dernière proposition de loi de l’UMP, votée à l’unanimité le 10 décembre, confirme les analyses de Maître Delcroix et poursuit cette dérive, en renforçant encore l’arsenal « antiraciste », ce qui tend à indiquer que le gouvernement de droite gauchiste Raffarin sera encore plus répressif et liberticide, encore plus immigrationniste et anti-identitaire qu’une gauche qui n’a pas à prouver qu’elle est bien pensante. Cette loi, inspirée par Pierre Lellouche (UMP), aggrave les sanctions contre les délits dits racistes, antisémites et xénophobes.
La nouvelle loi autorisera à doubler les peines prévues en punition d’un délit, si ce dernier est estimé avoir été commis sous l’emprise d’un mobile subjectif raciste ou d’une « intention » xénophobe ou antisémite. Ce mobile et cette intention seront déterminés par le juge. On sort donc définitivement du droit impartial et positiviste de la tradition française pour entrer dans une logique para-religieuse, dans un droit néo-médiéval où la cour décidera si l’accusé est « pécheur » ou non.
Mais il y a pis : par cette nouvelle loi, votée bien entendu à l’unanimité par la gauche et la droite début décembre, un pan du droit républicain égalitaire s’effondre ; et – comble du paradoxe – notre démocratie « antiraciste » rétablit un privilège racial et ethnique, cette fois en faveur des allogènes. Car, pratiquement, compte tenu du fait que le peccamineux racisme n’est imputable qu’aux Européens de souche, la nouvelle loi Lellouche instaure dans les faits une dissymétrie pénale qui nuit aux autochtones. Imaginons une rixe entre un blanc et un noir suivie de blessures réciproques. Le noir risquera, par exemple, un an de prison pour coups et blessures, tandis que le blanc sera assuré d’être condamné, lui, à deux ans, puisqu’il est supposé avoir agi sous l’emprise du racisme.
Les socialistes avaient demandé que soient ajoutées les « motivations homophobes » ; cette fois-ci, ce n’est pas passé, mais ne vous inquiétez pas, cela viendra.
Le juge, nouveau Savonarole anti-hérétiques, sondera les pensées, les idées et les cœurs. Si vous êtes connu pour vos sentiments identitaires ou nationalistes, vous aurez intérêt à ne pas vous retrouver dans un prétoire.
Remarquons que c’est la droite et non la gauche qui pousse le plus loin le bouchon. M. Lellouche (UMP) surpasse M. Fabius. Mais ne sont-ils pas au fond du même parti ?
Ce genre de loi, remarquons-le, est l’expression même de la dictature de la pensée unique : la droite, non seulement s’aligne sur l’idéologie de la gauche, mais s’efforce de la dépasser afin de prouver qu’elle est « morale » et bien pensante et d’exorciser sa mauvaise conscience. Cette loi aura pour effet d’encourager encore l’impunité des actes racistes anti-européens commis par des délinquants allogènes et de paralyser encore un peu plus les réactions de défense des Français de souche, ces derniers de plus en plus culpabilisés dans leur propre pays.
Les Espagnols font encore plus fort et reprennent, presque à la lettre, les termes des législations totalitaires des ci-devant démocraties populaires. L’article 9 de la nouvelle loi sur les partis politiques dispose que « dans leurs activités, les partis politiques devront respecter les principes démocratiques et les valeurs constitutionnelles », faute de quoi ils seront « déclarés illégaux », surtout s’ils visent à « saper ou détruire le régime de libertés ». Au nom de la liberté, on la supprime. C’est à la fois jacobin et orwellien. Parmi ces principes démocratiques à respecter obligatoirement, on trouve évidemment l’antiracisme et son train de marchandises habituel : « promouvoir l’exclusion ou la persécution de personnes en raison de leur idéologie, religion ou croyance, nationalité, race ou orientation sexuelle ». Autrement dit, un parti identitaire qui prônerait l’inversion des flux migratoires, la préférence nationale ou prétendrait combattre l’islamisation ou l’homophilie risque d’être frappé d’interdit !
En Suisse, autre pays tombé sous la chape du néo-totalitarisme soft, le président du parti de la liberté (identitaire), Jürg Scherrer, comparaîtra devant un tribunal pour « violation de la norme pénale anti-raciste ». Son crime ? Il a affirmé que beaucoup de demandeurs d’asile albanais du Kosovo présentaient un passé criminel ! Ce qu’aucun policier suisse n’ignore… Pour le juge d’instruction, ces propos constituent « un dénigrement de la dignité humaine » ! « Dignité humaine » : relevez le flou artistique de cette notion.
On remarquera que ces deux textes législatifs réintroduisent les notions vagues du droit coutumier permettant aux juges, salariés de l’idéologie hégémonique, de condamner ou d’absoudre non des faits précis selon des lois positives, mais des opinions pécheresses, selon des soupçons moraux. L’inquisition revient, méta-religieuse et droit-de-l’hommesque, sous le simulacre d’un « État de Droit », d’une «démocratie» et d’une « République ».
En réalité, il ne s’agit nullement de lutter contre les discriminations et les violences, ni évidemment pour la philanthropie : les inspirateurs de ces lois sont ceux-là mêmes qui cautionnent et excusent – et répriment ad minimum – la criminalité crapuleuse, la corruption explosive des classes dirigeantes, les multiples déviances sexuelles, l’enrichissement frauduleux, le déversoir pornographique, etc.
Pour reprendre les catégories sociologiques lancées par Pareto, Monnerot et Baudrillard, nous dirons
1°) que toute cette dérive édifiante du droit dans la vulgate répressive anti-raciste, anti-« fasciste », etc., est un moyen détourné d’asseoir une idéologie néo-totalitaire d’inspiration à la fois para-trotskiste et capitaliste-mondialiste, anti-identitaire européenne;
2°) que le système s’évertue, par cette législation de type néo-despotique et para-religieuse, à déplacer le champ de la morale et de la censure. Le mécanisme est le suivant : le système se pare (comme Le Geai paré des plumes du Paon de La Fontaine) d’une fausse vertu – la répression des péchés de « fascisme/racisme », appellation biaisée des revendications européennes de défense identitaire -, afin de couvrir, de dissimuler, de légitimer ses vrais vices : la permissivité dans l’exploitation économique des autochtones européens (mondialisation), la légitimation et la banalisation des corruptions, des népotismes, des criminalités sociales, de l’effondrement de la santé des mœurs, etc.
Bref, l’antiracisme est le paravent éthique, la justification par des « élites corrompues » de leur propre dégénérescence morale, de leur cynisme délictueux.
La Liberté contre les libertés concrètes. Un gangster, un violeur, un tueur, un politicien voleur ont des Droits. Ils demeurent dans le champ sacré de la Morale. Un Salaud soupçonné de « racisme » (c’est-à-dire de défense de l’intégrité de son peuple européen) n’en possède plus aucun.
L’antiracisme n’est qu’un prétexte grossier, non seulement pour noyer cette identité ethnique européenne, mais aussi pour détruire toute liberté d’expression, comme du reste les nouvelles lois « anti-terroristes » inspirées des Etats-Unis. D’ailleurs, cet « antiracisme » ne s’exerce que contre les Européens de souche, et non pas contre tous les autres, même racistes anti-européens patentés ; preuve qu’il n’est pas sincère.
Un exemple : en novembre dernier, en Seine-Saint-Denis, un Maghrébin, Abdehramane F., a été condamné pour « coups et blessures et injures racistes », parce qu’il avait sérieusement molesté et blessé l’inspecteur qui venait de le recaler à son permis de conduire. Ce dernier était antillais et avait été traité de « sale nègre ». Or, des faits similaires s’étaient produits contre des inspecteurs français de souche, sans aucune allusion pénale au « racisme ».
La mécanique dite antiraciste est donc, au sens de Baudrillard, de Debord et de Delcroix, un simulacre reposant sur un spectacle médiatique et sur une sidération. Les maîtres du Système créent une pseudo-éthique appuyée sur une propagande médiatique à la fois puissante et finement élaborée (TV, école, lois, etc.) afin de légitimer leur propre immoralisme. C’est le système des Borgia et des staliniens, en plus subtil.
Il faut conclure en remarquant que l’arsenal législatif et médiatique « anti-fasciste » et « anti-raciste» n’est que le perfectionnement pervers et remarquablement efficace des techniques de la tyrannie, dont l’origine est moyen-orientale et orientale. Et cette tyrannie est actuellement au service de la triple alliance des idéologies cosmopolites néo-trotskiste et ultra-capitaliste américanocentrées, mais aussi de l’islam conquérant, selon un objectif parfaitement clair : interdire toute expression d’une révolte et d’une résistance des peuples européens, condamnés à disparaître dans leur identité immémoriale, et qui sont pourtant dans leur bon droit.
Mais il n’est pas écrit que cette entreprise réussisse. Car nul ne sait comment peut réagir la bête traquée…