Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Pauvre Alain Juppé !

120903

Juppé l'islamophile politiquement correct

Quoi de plus radical pour retourner dans la médiocrité parisienne, après quelque temps d'illusion estivale, qu'une bonne déclaration de cet ancien Premier ministre. Responsable et vaincu des élections de 1997 dites de la Balle dans le pied, on ne se lasse pas de l'entendre.

«Ma vision de l’identité de la France est tout à fait claire, vient donc de proférer le personnage. Ce sont les principes républicains, le principe de laïcité qui n’est pas la guerre aux religions, mais le respect de toutes les religion. Pour moi, un des points de clivage fondamentaux, c’est l’attitude vis-à-vis de l’islam. L’islamophobie qui globalise les problèmes de cette religion est contraire à ce principe de laïcité et ce principe républicain. C’est donc pour moi un point extrêmement sensible."

Tout au long de sa carrière M. Juppé a jalonné son parcours de prises de positions constamment rigides et péremptoires, au service des consignes politiquement correctes. Isolément sans doute chacune de ses interventions relève plutôt du haussement d'épaules. Si tous les conformistes volaient on l'imaginerait sans difficulté portant un bel uniforme de chef d'escadrille.

Toujours droit dans ses petites bottes, on note en effet qu'il les choisit avec soin, dans les bonnes boutiques du prêt à penser. Il les préfère confortables, et autant que possible réversibles.

Et ce 28 août notre homme a montré qu'on pouvait aller encore plus loin dans le registre qu'il affectionne.

Il était invité ce jour-là, par la radio d'État "France Inter", dans le cadre de l'émission matinale de Patrick Cohen (1)⇓ . Et la question centrale qui lui était posée portait, en théorie, sur le choix qu'il s'apprête à opérer personnellement lors du prochain congrès de l'UMP prévu en octobre.

Il s'agit principalement de départager François Fillon, Premier ministre de 2007 à 2012, et Jean-François Copé, actuellement secrétaire général. La réponse semblant pourtant sans mystère il a cependant tenu à se poser en arbitre prétendant se fonder sur des critères objectifs.

Or ceux-ci ne saurait laisser aucun citoyen indifférent s'agissant du parti regroupant quelque 90 % des élus de droite.

Rappelons à ce sujet que cette coalition a été créée selon les conceptions de l'intéressé lui-même, au lendemain des élections présidentielles de 2002. L'intention consistait à rassembler une majorité constituée des débris de trois partis : le RPR, puissance invitante et dont la justice considérera plus tard que l'UMP continue l'existence juridique, mais aussi la frange de l'UDF conduite par le glorieux Douste-Blazy (2)⇓ et l'éphémère groupe parlementaire "Démocratie libérale" abandonné par son fondateur mais représenté désormais par Jean-Pierre Raffarin. Malgré la présence de ce dernier à l'Hôtel Matignon de 2002 à 2005 les deux partis alliés n'ont cessé depuis 10 ans de se voir marginalisés, dans la grande tradition gaulliste, le summum de leur effacement étant atteint dans le cadre du dernier remaniement du gouvernement Fillon opéré en 2011.

En bonne logique tout cela aurait dû conduire à une mainmise du fondateur et concepteur de l'UMP, Alain Juppé, sur le parti lui-même. Patatras, en 2004, tombe sa condamnation dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Demi-exil canadien. Demi-oubli. Demi-déshonneur. L'héritier présomptif du président se voit transformé en Grand Dauphin de la république : "fils de roi, père de roi, jamais roi lui-même". Il pose donc aujourd'hui au faiseur de roi.

De la sorte, maire de Bordeaux, ressemblant à lui-même comme deux gouttes d'eau, ne siégeant plus à l'Assemblée nationale, on l'exhibe comme une sorte de sage. Il parle comme s'il ne participait plus aux joutes elles-mêmes, n'attribuant que les bons et les mauvais points. Les gros moyens de désinformation adorent cet intervenant qui cause bien et ne manque jamais de fiel.

Le voici donc, lors de l'émission matutinale, prononçant deux ou trois oracles. Le principal, celui que nous reproduisons plus haut, consistait à définir le critère sur lequel il choisirait demain le chef de la droite. Économie ? Politique internationale ? Services rendus ? Renouvellement ou fidélité ? Quotient intellectuel ? Caractère ? Popularité ? Broutilles !

Notons bien d'ailleurs que son ralliement à Fillon, produit comme lui de la filière gaullo-chiraquienne ne devrait faire a priori aucun doute. Eh bien "on verra", car il peut toujours trahir.

En fait son propos sert exclusivement de marqueur : quel que soit l’élu de son cœur, ou du portefeuille des généreux donateurs, il faudra qu'il s'engage sur ce terrain inattendu, pour ne pas dire saugrenu celui de cette lutte contre l'islamophobie, un mot qui ne veut rien dire dans la langue de Molière mais qui vaut passe partout dans celle des actionnaires du PSG. On a choisi le terme avec soin : c'est en effet celui qu'emploient les réseaux politiques et médiatiques divers liés aux puissances musulmanes, pour discréditer les agissements de leurs adversaires.

Les communistes appelaient ainsi "fascistes" tous eux qui leur résistaient. Les islamistes se servent de la même dialectique. Tous ceux qui leur déplaisent sont supposés "islamophobes".

Dans le meilleur des cas on tiendra donc M. Juppé et ceux qui le suivront sur ce terrain pour des imbéciles qui tombent dans leur piège par pure sottise.

JG Malliarakis
        2petitlogo

Apostilles

  1. Créneau 7 heures 9 heures. Pour réécouter l’émission.
  2. Une autre frange de l'UDF suivra François Bayrou, héritier juridique de l'ancienne coalition giscardienne. Ceux qui ne le suivront pas à partir du second tour de 2007 constitueront le parti du Nouveau Centre

Source : L'Insolent

Les commentaires sont fermés.