Bilan mitigé à l’Institut des cultures de l’islam, où se tiennent jusqu’au 11 septembre ces soirées de sensibilisation.
Renforcer les échanges entre musulmans et non-musulmans “afin de lever les a priori”. Telle est l’ambition de la mairie de Paris.
Renforcer les échanges entre musulmans et non-musulmans “afin de lever les a priori”. Telle est l’ambition de la mairie de Paris, qui soutient la cinquième édition des “Veillées du Ramadan” à l’Institut des cultures d’islam. Encore faut-il que ce type d’événement touche les personnes sujettes à ces fameux à priori… et les musulmans eux-mêmes.
“Ça plaît surtout aux petits bobos parisiens”
“Ça plaît surtout aux petits bobos parisiens”, commente Jean-Luc, venu pour le son électro de Fedayi Pacha. “Les personnes fermées ne sont pas là”, renchérit une jeune pratiquante. Inutile selon elle d’espérer faire changer les mentalités sur l’islam en organisant ce type d’événement. Autre point d’interrogation: où sont passés les premiers concernés par le Ramadan? “Je m’attendais à ce qu’il y ait beaucoup plus de musulmans”, s’étonne Sylvie, 46 ans. Même constat pour Morad, venu rompre le jeûne avec un ami.
“C’est pas notre délire”, explique Karim
Nulle trace non plus des habitants de la Goutte d’Or, le quartier populaire où est implanté l’Institut des cultures de l’islam. “C’est pas notre délire”, explique Karim, installé avec ses amis sur quelques chaises face au bâtiment. Et son ami Samir d’ajouter que “le vrai décor pour rompre le jeûne, il est à la maison”.
Mais pour la directrice de l’Institut, Veronique Rieffel, le bilan est très positif: “Il y a une très grande soif de connaissance sur l’islam, explique-t-elle. Les veillées apportent aussi une respiration dans tous ces débats très crispés sur la religion musulmane”.
Source : François Desouche