Vingt-et-un policiers ont été légèrement blessés samedi soir 14 mars par des projectiles tirés par des armes de chasse (ce que Le Monde* appelle, pour minimiser la chose, des “petits plombs”) et des jets de pierres, après être tombés un “guet-apens” tendu par plusieurs dizaines de jeunes gens (on admirera la sobriété de la description. La presse n’ose plus parler de “jeunes” sans y rajouter gens, personnes ou hommes…NDLR) aux Mureaux (Yvelines), ont indiqué les forces de l’ordre.
Une quarantaine de cocktails Molotov prêts à l’emploi ont été trouvé sur place. Huit personnes ont été arrêtées, mais seul un mineur âgé d’une quinzaine d’années a finalement été placé en garde à vue. Curieux cette unique arrestation maintenue alors que nous sommes bien dans une affaire de coups de feu tirés sur les forces de l’ordre et par conséquent de tentative d’homicide par armes à feu à l’encontre de policiers dans l’exercice de leurs fonctions. Le fait de ne garder qu’un mineur permettra ainsi de minimiser les sanctions, en pensant que cet énième acte de lâcheté apaisera un tant soit peu les esprits.
Ces actes de guerre civile, qualifiés par l’inénarrable Monde d’incidents, sont directement liés au décès d’une petite gouape légitimement abattue par des policiers en état de légitime défense comme l’a déterminé l’enquête.
La ministre de l’intérieur Michèle Alliot-Marie a rendu hommage “au professionnalisme et à la maîtrise des policiers” et salué “leur efficacité”. Elle a aussi hypocritement exprimé “sa pleine solidarité et son total soutien aux 21 policiers légèrement blessés dont certains par des plombs”, elle a annoncé que “la sécurisation sera renforcée dans les quartiers concernés pour répondre avec la plus grande fermeté à de semblables agissements”.
Question : le professionnalisme et la maîtrise des policiers leur imposent-ils de servir de pushing ball ou pire, de cibles vivantes à une racaille leur tirant dessus ? Jusqu’à quand les représentants des forces de l’ordre et leur hiérarchie accepteront-ils sans broncher des ordres contraires à leur intégrité physique et au légitime maintien de l’ordre ?
* Au sujet de l’objectivité du Monde, on pourra lire “Le Monde et ses faux“, par Jean Madiran, en 1994 ou encore “La désinformation et le journal Le Monde“, par François Jourdier, en 2004.